Quelle est sa place dans l’Histoire du cinéma ? Comment mettre en scène une femme sportive ou errante ? Comment filmer son corps musclé ? Le road movie au féminin, ça donne quoi ? Comment les films déjouent ou bouleversent certains codes ?

SOIT BELLE ET TAIS TOI !

Longtemps reléguées à deux catégories : les traitresses, les garces ou les potiches, les héroïnes ont souvent – et aujourd’hui encore – été considérées comme personnage secondaire. Le concept de Sexy Lamp Test est d’ailleurs intéressant à ce sujet. Imaginons un film où l’héroïne entre en scène. Si l’histoire se déroule de la même façon lorsque vous occultez ce personnage, cela veut dire que, telle la lampe du salon, elle sert uniquement de décor. Si nous analysons quelques chiffres, nous notons que sur 900 films qui ont eu le plus de succès entre 2007 et 2016, seuls 30,5% de personnages parlant sont féminins et elles ne sont que 21%, lorsqu’il s’agit de films d’action ou d’aventure. Mais la femme n’a pas dit son dernier mot !

DE L’ANONYME À L’HÉROÏNE

Connaissez-vous l’effet furiosa ? Depuis la sortie en 2015 de Mad Max Furie Road qui met en scène un personnage féminin, qui maitrise tout ce qui est normalement dédié aux hommes, ainsi que l’épisode 7 de Star Wars, Le réveil de la force, où trois des personnages féminins se répartissent les pouvoirs économique, symbolique et politique, on parle d’« effet furiosa ». Cette nouvelle configuration de l’héroïsme cinématographique où la femme toute puissante qui mène l’action, prend place dans une mythologie jusque-là masculine pré-établie, provoque des réactions violentes, de rage et de hargne de la part de critiques et de spectateurs. Des modèles inédits de féminité et d’héroïsme qui marquent un renouveau dans la représentation de la femme conquérante et indépendante. 

UN WEBINAIRE DÉDIÉ 

Dans une envie de proposer, un regard transversal autour de la question de l’héroïne au cinéma, aux enseignants et formateurs participant à Lycéens et apprentis au cinéma Hauts-de-France, nous avons élaboré un webinaire retraçant l’évolution de sa représentation. À partir des films au programme de l’opération, Sans toit ni loi d’Agnès Varda et Pearl d’Elsa Amiel, Mélanie Boissonneau, docteur en études cinématographiques et audiovisuelles, passionnée par le sujet, anime ce module de formation et analyse cette histoire encore en train de s’écrire.