Promoteurs du jeune cinéma indépendant, permettant aux films une exposition au-delà des circuits de distribution, souvent restreints, l’ACID et l’Acap entretiennent des affinités depuis de longues années pour offrir une vraie chance à tous les films d’être vus auprès de tous. Audacieux, ce partenariat détonne et surtout continue d’être furieusement rafraîchissant pour les spectateurs en salle.
L’ACID, c’est quoi ?
En 2021, l’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion – ACID – regroupe plus d’une centaine de cinéastes de tous âges et de tous horizons qui soutiennent la diffusion en salles de films indépendants et œuvrent à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.
Chaque année, ils accompagnent une quarantaine de longs métrages, dans un réseau de 500 salles indépendantes en France, auprès de spectateurs relais et Jeunes Ambassadeurs ainsi que dans les festivals, lieux culturels et universités de 20 pays. Parallèlement à la promotion et la programmation des films, l’ACID renforce la visibilité de ces films par l’organisation de nombreux événements. Près de 500 rencontres, ateliers, ACID POP (l’université populaire des cinéastes de l’association) offrent ainsi la possibilité aux spectateurs et aux publics scolaires de rencontrer ceux qui fabriquent les films.
L’ACID propose également et cela depuis 1993, sa propre sélection pendant le Festival de Cannes d’une dizaine de films permettant ainsi aux nouveaux auteurs émergents de rencontrer des professionnels de la distribution et de l’exploitation. Par la suite, la sélection cannoise est reprise dans plusieurs cinémas Art & Essai à travers la France.
L’ACID pour résister…
Le cinéma par ceux qui le font
L’ACID est née de la volonté des cinéastes de se regrouper et d’inventer de nouvelles manières de faire pour défendre certains films français ou étrangers, qu’ils jugeaient écrasés par une concurrence forte au sein d’un marché de plus en plus compliqué à conquérir.
Si elle est officiellement née en 1992, un an auparavant, 180 cinéastes français se retrouvaient autour du Manifeste Résister dans lequel on pouvait lire : « Il s’agit donc pour les cinéastes de résister, de ne pas se laisser imposer une morale qui n’est pas la leur : une morale qui ne pense qu’en termes de classement, de hiérarchie, d’exclusion, d’argent. Depuis toujours dans le cinéma français, la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre…. »
Des enjeux toujours actuels
La force du travail de l’ACID repose sur son idée fondatrice : parce que le cinéma est un art, il s’agit de donner une vraie chance à tous les films d’être vus par tous. Pourtant cette évidence, trente ans plus tard, demeure inassouvie et reste encore une utopie. Aujourd’hui, ce travail n’a rien perdu de sa nécessité et le contexte de pandémie ne fait qu’accroître la tâche. Dans un marché cinématographique où les 10 premiers films occupent chaque semaine 93% des écrans, donner de la visibilité à des œuvres insuffisamment diffusées, c’est pour les cinéastes de l’ACID, une « alternative à l’hyperconcentration et au regard unique ».
« La concurrence est de plus en plus forte et le public n’est pas extensible ! Le travail de l’association est crucial car de nombreux films ne pourraient même pas trouver de distributeur. L’ACID aura réussi le jour où elle pourra se dissoudre et qu’il n’y aura plus de problème de diffusion. »
Thomas Choury – chargé de programmation à l’ACID
Un cinéma audacieux, libre et libéré
Fiction, documentaire, essai, expérimental : les cinéastes présents à l’ACID ont toujours choisi les films avec une seule règle : le coup de cœur, la conviction de la nécessité de regarder là où les autres ne veulent ou ne peuvent pas regarder.
Suite à un appel à films qui a lieu en décembre, le comité de sélection, composé d’une quinzaine de cinéastes membres de l’association, programme majoritairement des premières œuvres qui, pour la plupart, n’ont pas encore de distributeurs et privilégie l’audace, la nouveauté, l’expérimentation hors des sentiers battus et une volonté de défendre un cinéma libre et libéré. Loin d’être consensuelle et sans ligne esthétique établie, la programmation est le reflet d’un véritable engagement de la part des cinéastes qui défendront le film auprès des spectateurs si jamais l’équipe du film n’est pas disponible.
Ont ainsi été révélés par l’ACID à Cannes : Pierre Schoeller, Claire Simon, Lucas Belvaux, Serge Bozon, Emmanuel Gras, Olivier Babinet, Gilles Porte, Yolande Moreau, Justine Triet, Jim Cummings, Sébastien Betbeder…
ACID et Acap, un combo pour faire vivre le cinéma indépendant !
À peine un an après sa création, en 2000, l’Acap s’est tout de suite associé au travail mené par l’ACID pour accompagner conjointement et mettre en lumière la qualité et la diversité du jeune cinéma indépendant français et européen. Tous deux portés par le goût de l’expérimentation, le choix de la diversité et la volonté de faire vivre aux publics, l’expérience cinématographique sous toutes ses formes, aujourd’hui ce travail mutuel continue de s’étoffer et de s’enrichir (déplacements de professionnels, actions culturelles et éducatives) pour offrir aux spectateurs cette nouvelle scène émergente du cinéma. A la rentrée notamment, des rencontres avec des cinéastes venus partager leurs expériences de fabrication, seront spécialement proposées aux étudiants de la région grâce à un partenariat avec l’Université de Picardie Jules Verne.
- Pour savoir si mon ciné est partenaire et connaître la sélection de films 2021 de l’ACID
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