Communication, réseaux sociaux et fréquentation des publics jeunes en salle
Dans le cadre des Rencontres de la médiation qui ont eu lieu en octobre 2022 à Villeurbanne, les réseaux organisateurs, GRAC, Acap, CINA, De la suite dans les images, ont fait réaliser par le cabinet Vertigo une étude tout à fait éclairante sur le public jeune des salles de cinéma, notamment les 15-25 ans.
Vertigo, des spécialistes du secteur du cinéma
Vertigo est un institut dont la spécialité est l’étude de l’impact promotionnel des films sur les publics. Cela permet aux distributeurs d’évaluer leur plan marketing et la notoriété de leurs films. On sait d’ailleurs à cet égard que la promotion assurée par les exploitants est de plus en plus importante dans l’attractivité des films.
Le public jeune, c’est 20% des entrées en salle
Dans cette étude fine consacrée aux publics jeunes, on débute – comme c’est souvent le plus pertinent – par la démographie. Il est paradoxale et assez contre-intuitif de remarquer que la tranche des publics 15-24 ans qu’on croyait désintéressée par le cinéma en salle – représente 12% de la population française mais 20% des entrées en salle. Alors qu’a contrario les « 60 ans et plus » qui représentent 28% de la population ne représentent que 23% des tickets. Néanmoins, on note que cette dernière part de spectateurs a un impact supérieur en volume et continue sa progression d’année en année.
Une appétence particulière pour les films de genre américains
On remarque également, sans s’en étonner cette fois, que ce public jeune a une appétence particulière pour les films de genre, super héros ou horreur, ce dernier étant d’ailleurs particulièrement plébiscité par le public féminin.
Dans la préférence très forte des jeunes pour le cinéma américain, on peut prévoir – et s’en inquiéter – qu’à l’avenir la fréquentation des films français et autres nationalités, décroisse, à mesure que leur part dans la population de spectateurs grandira, et que celle des plus âgés, préférant notamment le cinéma Art et Essai, ne soit de fait pas renouvelée.
Un travail très important pour diversifier les goûts des plus jeunes est donc à mener.
Attractivité des films et diversités des canaux
Concernant la notoriété des films, l’étude montre que la bande-annonce reste l’élément phare pour emmener tous les publics vers les films. Le bouche à oreille vient ensuite. La satisfaction des publics, qu’on peut évaluer par la notoriété avant et après visionnage, est par ailleurs assez bonne ce qui tend à prouver qu’une partie du problème de fréquentation viendrait plutôt du déclenchement de la sortie du film que d’un problème d’offre et donc plus d’un problème d’attractivité que de déception.
Mais passé cette étude de la notoriété et de la présence des jeunes en salle de cinéma, on peut tout naturellement se demander ce que les adolescents et jeunes adultes font quand ils ne sont pas au cinéma et quelles sont leurs pratiques des écrans ? A cette question l’étude de l’Acap Les jeunes, les images, les écrans en Hauts de-France, y répondait déjà, mais l’étude de Vertigo apporte un éclairage supplémentaire. Youtube, Snap, TikTok… La diversité des canaux et des contenus prouve la multiplicité de leurs expériences et de la diversité de leur consommation audiovisuelle.