Acap – pôle régional image

Les écrans sont partout c’est un fait, ils sont devenus indispensables. On les diabolise et en même temps, pas une seconde on imagine vivre sans eux.  Alors comment transmettre des comportements responsables à nos enfants alors que nous-mêmes entretenons une relation passionnelle avec l’écran ? A l’aune des résultats de notre enquête sur les jeunes et les écrans, nous avons engagé un travail collégial de réflexion, à la fois pragmatique et créatif, avec comme première étape le rôle des parents, quelles actions, innovations proposer ? C’est un grand chantier qui s’ouvre…

UNE ENQUÊTE DE TERRAIN ET DES PARTENAIRES ENGAGÉS 

Afin de lever toutes idées préconçues et d’objectiver la situation, nous avons enquêté il y a plusieurs mois, auprès des jeunes des Hauts-de France pour comprendre quel genre de consommateur d’écran en tout genre ils étaient. Les résultats de l’étude nous permettent aujourd’hui à travers des présentations publiques réalisées auprès des communautés pédagogique, culturelle et sociale, d’apporter une radiographie sincère et réaliste des pratiques. Ces résultats permettent également d’asseoir la réflexion de groupes de travail que nous démarrons avec les partenaires de l’étude afin de combattre les inégalités pointées, d’adapter nos projets à une réalité de pratique et porter un plan ambitieux en faveur de l’éducation des regards.

Parent censeur ou accompagnateur ?

Constitué d’universitaires, d’institutionnels et d’acteurs de terrain, le premier groupe de travail s’est ouvert en février dernier et a porté sur le rôle des parents face à un usage adolescent des écrans très prégnant. Il est ressorti que de la même manière, qu’il n’y a pas une seule jeunesse, il existe plusieurs formes de parentalités et qu’il est important de prendre en compte cette diversité dans la manière de gérer la place des écrans : il n’y a pas une seule façon de faire. 

Selon les stratégies éducatives de Kellerhals et Montandon1, on identifie quatre modes d’influence parentale – le contrôle, la motivation, la moralisation et la relation – associés à trois styles éducatifs – autoritaire, négociateur et maternant.

RESTER MAITRE DE LA SITUATION 

En partant de ces constats et loin d’imaginer la posture que les parents doivent ou non adopter, la réflexion a été menée pour penser des accompagnements possibles afin qu’ils soient des citoyens avertis et les ouvrir sur des questions qu’ils ne se seraient, peut-être, pas posées.

« Il est impératif de permettre à nos enfants de connaître les tenants et les aboutissants de l’outil qu’ils tiennent entre leurs mains. Il est crucial de les aider à installer cet outil dans un cercle vertueux, où l’apprentissage et l’éveil priment et où l’acquisition raisonnée des connaissances dessine un objectif clairement défini, ceci afin qu’ils deviennent des êtres libres et critiques face au flux continu d’informations de ce monde numérique. » 2 

De nombreuses pistes ont été avancées : activités et pratiques partagées, formation des parents à l’outil, pédagogie inversée… Quoiqu’il en soit en soit, le travail s’ouvre et se veut réfléchi de manière collégiale.

Des exemples d’actions déjà menées 
  • La Caravane des médias par l’association Carmen permet de toucher le tout public, en allant sur les marchés, dans les cafés, etc. Le principe : deux journalistes, en caravane, vont à la rencontre des habitants pour interroger quel serait leur média idéal, et le rôle du journalisme.

  • L’expérience « 7 jours sans écrans » à Amiens Nord : à destination d’élèves et de familles du collège César Franck. Avec un accompagnement : des activités proposées, un livret d’accompagnement, etc. Prévu du 25 au 31 mai.
 

1. Jean Kellerhals et Cléopâtre Montandon, Les stratégies éducatives des familles. Milieu social, dynamique familiale et éducation des préadolescents, Genève, Delachaux et Niestlé, 1991.

2. Article paru dans Le Monde (08/01/21)