UNE SOURCE INÉPUISABLE D’INSPIRATION
Cette année nous célébrons les 400 ans de la naissance de Jean de La Fontaine, né à Château-Thierry dans l’Aisne. Creuset universel des problématiques qui animent le monde et des turpitudes des hommes, ses fables, sources inépuisables de réflexions sur la politique et la « comédie humaine », inspirèrent de nombreux artistes. Mais comment plusieurs siècles après, les artistes s’emparent-ils aujourd’hui de son œuvre ?
une œuvre intemporelle, DE L’ÉCRIT À L’IMAGE
Ce fabuliste connu dans le monde entier – dernier poète de la Renaissance et premier philosophe des Lumières – à la popularité exceptionnelle et dont les vers sont devenus proverbes, fait encore partie de nos vies tant son œuvre est universelle et capable d’interpeller les plus grands comme les petits.
Du « grand siècle » à l’époque contemporaine, les fables furent adaptées en images animées dès la naissance du cinéma. Dans les années 10, le prolifique Louis Feuillade adapta La Chatte métamorphosée en femme* puis La Cigale et la fourmi également adapté par le non moins célèbre Ladislas Starewitch en 1911. Dans les années 20, on peut également citer les films d’illustrations animées de Marius O’Galop produits par Pathé ou encore The Tortoise and The Hare de Wilfred Jackson produit par Walt Disney en 1935.
Comme métaphore du nazisme et de l’invasion Allemande de la Tchécoslovaquie, la fable de La Fontaine inspira Le Loup et l’agneau en 1939, à Jean Image – distribué par Carlotta Films. De façon plus légère, Pierre Blondy s’en inspira pour un Divertissement sur trois fables de La Fontaine en 1951, Alfa Berry pour ses Fables de La Fontaine en 1954 ou Pierre Billon pour ses Contes pour petits et grands en 1964. Il aura également inspiré quelques adaptations comiques à sketches comme Les Quatre Vérités sorti en 1962 ou Un lit pour deux en 1965.
Où est La Fontaine aujourd’hui ?
Ses fables sont dans nos mémoires et dans notre présent. Elles nous accompagnent à l’école ; se glissent sous le trait de l’artiste – Joan Sfarr, à son image, fait apprendre les fables à son Chat du Rabbin ; se jouent sur scène – Luchini bien évidemment… C’est cette actualité présente de Jean de La Fontaine et de ses fables que le documentaire La Fontaine par cœur de Jean Berthier tentera de capturer, en répondant à la question : « Où donc La Fontaine est-il présent aujourd’hui ? »
Un film que l’Acap accompagnera, dès sa sortie, dans son réseau de salles de cinéma à l’occasion de séances en présence du réalisateur.
Plus récemment, nous avons redécouvert le célèbre programme La Fontaine fait son cinéma d’Arnaud Demuynck, distribué par Cinéma Public Films et produit par les Films du Nord dont le DVD a été édité par Arte. Destiné aux enfants de 3 à 8 ans, on y découvre d’étonnantes histoires cartoonesques à la frontière du rêve et de la réalité inspirées des fables.
On pense également à Le grand méchant renard de Benjamin Renner (Ernest et Célestine) – distribué par StudioCanal – qui s’inspire de l’esprit de La Fontaine façon azimutée.
BIENTÔT EN CINÉ-CONCERT DANS LES CINÉMAS DE LA RÉGION
Grâce à ces retrouvailles avec le genre, et en découvrant une vieille tradition orale et musicale des « Chansons à geste », nous avons eu envie de mettre en musique certaines fables pour des spectacles en salle de cinéma.
Jean de La Fontaine est né à Château-Thierry et ça tombe bien car la famille Tepaz y tient le magnifique Cinéma Théâtre Jean Cocteau – avec sa superbe façade Art Déco composée de vitraux colorés – qui accueillera l’avant-première de La Cymbale et la fourmi. Librement inspiré des fables, ce ciné-concert a été créé par les musiciens de la compagnie Balbibus. Véritable spectacle cinématographique et musicale, il sera destiné aux enfants dès 6 ans et aux familles dès la rentrée de septembre prochain.
* Dix-huitième fable du livre II de Jean de La Fontaine situé dans son premier recueil des Fables de La Fontaine, édité en 1668.