Les cadeaux improbables au cinéma
Ah, les fameux « cadeaux improbables » au cinéma ! Drôles, absurdes ou embarrassants, ces présents ne se contentent pas de faire rire : ils dévoilent les relations entre les personnages, mettent en lumière leurs petits travers ou viennent pimenter l’intrigue. Qu’il s’agisse d’un objet inutile ou d’un choix douteux, ces scènes marquent les esprits. Après tout, qui n’a jamais reçu un cadeau qui laissait perplexe ou était même un peu vexant ? (Re)découvrez quelques-unes de ces séquences mémorables. Et, qui sait, peut-être réveilleront-elles aussi chez vous des souvenirs… inattendus.
Les cadeaux MALHEUREUX
Un collier : Un air de famille (Cédric Klapish, 1996)
Dans Un Air de famille, la scène où Yolande (Catherine Frot) reçoit un collier est assez révélatrice des dynamiques familiales. Alors qu’elle déchire le papier cadeau avec une certaine impatience, son sourire se fige en découvrant un collier qui semble être pour chien. Les rires et les taquineries de sa famille résonnent autour d’elle, amplifiant son embarras. Yolande, entre amusement et frustration, tente de cacher sa déception, tandis que les autres membres de la famille s’en donnent à cœur joie, soulignant l’absurdité de la situation.
Un CD de Joni Mitchell : Love Actually (Richard Curtis, 2003)
Dans Love Actually, Karen (Emma Thompson) déballe un paquet avec empressement, persuadée d’y trouver le collier luxueux aperçu dans la poche de son mari (Alan Rickman) quelques semaines auparavant. Mais lorsqu’elle trouve à la place, un CD de Joni Mitchell, son expression s’alourdit. Ce présent inattendu ne tarde pas à révéler une vérité douloureuse : le collier était destiné à une autre femme. Submergée par la douleur, elle s’isole dans sa chambre pour pleurer, tout en écoutant le CD, un symbole cruel de sa solitude et de sa trahison.
« Joni Mitchell, c’est la femme qui a appris à ton insensible épouse anglaise à sentir les choses. »
QUAND L’ABSURDE S’INVITE
Un Mogwai pas si innocent : Gremlins (Joe Dante,1984)
Billy, émerveillé, reçoit un Mogwai adorable aux grands yeux brillants et à la fourrure douce, un cadeau de son père qui l’a rapporté d’un voyage. L’excitation est palpable alors que la famille se regroupe autour de ce nouvel animal de compagnie, admirant sa beauté et sa curiosité. Cependant, sous cette façade de bonheur, une légère tension se fait sentir, comme un pressentiment que ce cadeau pourrait cacher des surprises inattendues. Ce moment innocent et plein d’espoir marque le début d’une aventure qui, bien que charmante, se transformera rapidement en un véritable cauchemar.
Gremlins © Warner Bros
Une serpillère : Le Père Noël est une ordure (Jean-Marie Poiré, 1982)
Dans Le Père Noël est une ordure, la scène où Pierre (Thierry Lhermitte) reçoit un gilet de Thérèse (Anémone) est à la fois touchante et drôle. Thérèse, pleine d’enthousiasme, espère faire plaisir avec ce cadeau tricoté avec amour. Pierre, déconcerté, peine à cacher son embarras face à ce gilet, qu’il décrit, non sans ironie :
« Si vous saviez comme ça tombe bien, je me disais encore hier soir qu’il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. Je suis ravi Thérèse ! »
Cette scène illustre parfaitement l’humour absurde du film, tout en mettant en lumière les dynamiques de leur relation, entre affection et quiproquos.
DES PRÉSENTS INATTENDUS ET MACABRES
Un étui à pistolet : C’est arrivé près de chez vous (Rémy Belvaux, 1992)
Dans C’est arrivé près de chez vous, Benoît « Ben » Pappaert (Benoît Poelvoorde), un homme qui tue pour gagner sa vie, reçoit un étui à pistolet. Un cadeau qui se veut pratique, mais qui apparaît comme totalement inapproprié, à la fois inutile et ridicule… Cet objet, comme beaucoup d’autres dans le film, sert à accentuer l’absurde et l’humour noir de l’histoire. Ce genre de cadeau symbolise son quotidien grotesque, où même les accessoires de violence deviennent banals.
Des cadeaux macabres : L’étrange Noël de Monsieur Jack (Henry Selick, 1993)
Au lieu des traditionnels jouets joyeux et colorés, les cadeaux de Jack Skellington, le roi des citrouilles, sont souvent macabres ou surprenants. L’idée de mélanger l’esprit de Noël avec l’esthétique d’Halloween, donne lieu à des cadeaux pour le moins déroutants. Par exemple, on y trouve des poupées qui se transforment en monstres, ou des bonbons qui ont des formes bizarres.
Jack, dans sa quête pour apporter la magie de Noël à son monde, finit par réaliser que ses cadeaux ne correspondent pas vraiment à l’esprit de cette fête.
L’étrange Noël de Monsieur Jack © Walt Disney Studios Motion Pictures France
LES PETITS GESTES AU GRAND CŒUR
Un pull moche (mais avec amour) : Harry Potter à l’école des sorciers (Chris Columbus, 2001)
Ron (Ruppert Grint) et Harry (Daniel Radcliffe) découvrent leurs pulls de Noël tricotés par Mme Weasley : un cadeau chaleureux, bien que peu flatteur. Ron, un peu gêné, accepte le sien sans grand enthousiasme, tandis qu’Harry, émerveillé, apprécie ce geste, son tout premier cadeau de Noël.
La même année, Le Journal de Bridget Jones immortalise un autre pull kitsch : celui de Mark Darcy, à la fois ridicule et attachant. Ces pulls, malgré leur style discutable, incarnent à leur manière l’esprit des fêtes, entre affection sincère et traditions parfois surprenantes.
Le Journal de Bridget Jones © Splendor Films
Ces cadeaux, qu’ils soient hilarants ou touchants, nous rappellent qu’un présent, même raté, peut marquer les esprits. Et vous, quel est le cadeau le plus inattendu que vous ayez jamais reçu ?
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