réaliser son premier court métrage : LES ÉTAPES CLÉS
Le mois de mars résonne avec la Fête du court métrage, l’occasion pour nous d’aller à la rencontre de Sylvain Parfait de Bulldog, association ambassadrice de la manifestation nationale à Amiens et qui lance 54h Chrono pour faire un film. Il nous livre ses secrets de fabrication d’un court.
Du 16 au 22 mars 2022, la Fête du court métrage battra son plein partout en France et le concours 54h Chrono qui lance le défi de réaliser un film avec une thématique et des éléments imposés en 54h, aura lieu entre le 18 et 20 mars 2022.
Conseils et étapes clés pour réaliser son premier film selon Sylvain Parfait, coordinateur général de Bulldog
Le premier élan
Il faut oser se lancer ! Il faut avoir quelque chose à dire, à partager et le faire avec sa singularité. Le premier film sert à se forger une personnalité d’auteur, à imposer son écriture et sa forme. Le spectateur doit sentir la patte de l’auteur qui est en train de voir le jour.
Écrire un scénario est la première étape du processus de création du film et elle est primordiale, parce que c’est lui qui va déterminer le style du film et ce qu’on veut montrer cinématographiquement de cette histoire.
Le cinéma est un sport d’équipe !
La deuxième étape est de savoir s’entourer, former une équipe et la diriger pendant le tournage. Ce n’est pas simple pour un premier film de savoir de quelles compétences on a besoin. Le réalisateur s’entoure souvent de gens qui débutent comme lui, mais l’idéal est d’avoir au moins une ou plusieurs personnes, avec davantage d’expériences dans l’équipe.
Réaliser en autoproduction, avec une association de production ou avec une société de production ?
Le producteur est celui qui assume et accompagne la fabrication d’un film jusqu’à sa diffusion. Pour ce faire, il partira à la recherche des financements nécessaires à l’aboutissement du projet.
Le réalisateur peut vouloir travailler avec un producteur et avec un financement ou préférer créer son premier film par ses propres moyens en toute liberté.
L’autoproduction peut être un espace pour confronter son langage, son univers cinématographique pour voir s’il résiste à la réalisation du film. Le réalisateur est comme un dessinateur qui a besoin de temps, d’exercice, pour trouver son style.
Si on veut passer à un premier film produit avec un budget à sa disposition, la production associative comme la production classique peuvent être une option. L’associatif propose un cadre souple et un budget plus limité, plus aisé à obtenir, grâce notamment au Fonds émergence de Pictanovo en Hauts-de-France. La société de production permet de trouver des financements plus importants mais s’inscrivant en général sur un temps plus long. Les deux modèles poursuivent le même objectif d’accompagner le réalisateur en allant au bout de son idée initiale du film en restant garant de la qualité de l’objet final.
Le montage – la ré-écriture du film
Le réalisateur est souvent fatigué et un peu perdu à ce stade particulièrement délicat du processus du film. C’est une confrontation entre le film qu’il a rêvé et celui qu’il voit dans les rushes. Le montage permet de réécrire le film dans une certaine mesure et il y a des réalisateurs qui font confiance à un monteur, parce qu’ils ont vu son travail et connaissent sa sensibilité. D’autres veulent garder la main et souhaitent un montage le plus fidèle possible à leur scénario. Un petit mélange des deux, ce n’est pas mal, parce qu’une des clés de la réussite est de profiter des savoirs faire de l’équipe. La co-construction permet d’amener le film encore plus loin de ce qu’on avait imaginé, de le sublimer.
La diffusion
La diffusion fait vivre le film, souvent lors des festivals, et permet au réalisateur de gagner en autorité et légitimité dans le métier. C’est une activité à part souvent fortement négligée pour les premiers films. Dans cette phase, le producteur prend une place importante, parce qu’il a la connaissance fine du terrain pour savoir où il faut envoyer ce film particulièrement.
Il ne faut donc pas négliger dans le montage budgétaire le coût de la diffusion du film, les traductions éventuelles, les inscriptions dans des festivals….
Un conseil aux jeunes réalisateurs ?
Deux : la persévérance ET regarder des films, particulièrement des courts métrages, c’est vraiment important. Il faut se forger une culture cinématographique.
Pour aller plus loin :
Un film d’A à Z – CNC
Guide de recommandations Les relations entre réalisateur et producteur de courts métrages, par le SPI (Syndicat des Producteurs Indépendants) et la SRF (Société des Réalisateurs de Films)
Fonds d’aide pour soutenir la création audiovisuelle en Hauts-de-France – Pictanovo
Guide de l’accompagnement – Ecriture, développement, réalisation et post-production – CNC
Guide Associations de production en Hauts-de-France et Guide Accompagnements jeune création en Hauts-de-France – Acap – pôle régional image
Accompagner à l’émergence – Acap – pôle régional image