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UPOPI, 10 ans de sensibilisation aux images : une révolution pédagogique en ligne

Depuis dix ans, UPOPI, l’Université populaire des images créée par Ciclic Centre-Val de Loire, transforme l’apprentissage de la culture visuelle. À travers sa plateforme pédagogique, elle aide chacun à mieux comprendre, analyser et s’approprier les images. Pour célébrer cette décennie d’innovation, nous avons interviewé David Simon, un des coordinateurs d’UPOPI, qui nous partage les coulisses de ce projet.

Quels étaient les objectifs initiaux d’UPOPI ?

Au départ, les productions d’UPOPI faisaient écho au travail que nous menons à travers le dispositif scolaire national Lycéens et apprentis au cinéma. Encore aujourd’hui, les thématiques développées sont en lien avec cet accompagnement dans notre région, comme par exemple la fête au cinéma, le court métrage ou le cinéma coréen. Cela sert de base pour l’élaboration de contenus proposés ensuite plus largement au public. Ces contenus sont pensés en complément des formations ou de l’accompagnement que nous offrons aux professionnels, tels que les éducateurs et enseignants, afin qu’ils disposent des ressources pédagogiques nécessaires pour prolonger leur travail.

D’autres contenus comme les « parcours pédagogiques » se développent au fil des besoins identifiés sur le terrain ou en complémentarité d’outils pédagogiques « physiques ».

Dix ans plus tard, ces objectifs ont-ils changé ou se sont-ils renforcés ?

L’objectif d’un accès libre et pédagogique aux images pour ceux qui portent des projets d’éducation reste le même, mais il s’est intensifié face aux enjeux d’une société inondée d’images. Nous avons élargi notre offre pour inclure des contenus destinés à tous ceux et celles qui souhaitent se former davantage en autonomie. L’émergence de l’intelligence artificielle, les réseaux sociaux changent notre rapport aux images, remettant en question leur authenticité et leur impact sur les publics. La critique de cinéma par exemple a beaucoup évolué également, s’adaptant à ces nouvelles réalités, et nous continuons à réfléchir à des façons innovantes de traiter ces questions pour outiller chacun dans son regard critique face à un monde médiatique en constante mutation.

Comment UPOPI a-t-elle évolué depuis sa création ?
Avez-vous constaté une évolution dans votre audience depuis le lancement ?
À qui s’adresse UPOPI aujourd’hui ?

L’idée des « parcours pédagogiques » est de montrer différentes manières de travailler autour des images, particulièrement pour ceux qui n’ont pas de formation initiale en la matière ou le budget pour faire intervenir des professionnels en classe, ou pour prolonger un atelier. Initialement, ce format était surtout pensé pour les enseignants du premier degré ou les animateurs. Mais au fil des années, nous avons été agréablement surpris par l’engouement pour ce format, ce qui a confirmé qu’il répondait à un besoin évident. Nous avons reçu des retours d’autres professionnels, comme des bibliothécaires et médiathécaires, pour qui la médiation autour des images constitue un enjeu de plus en plus important. De plus, avec la création des postes de médiateurs en salle de cinéma, nous avons réalisé que nos contenus leur étaient utiles pour construire des actions pédagogiques en salle. Des étudiants s’emparent également de notre cours en ligne d’initiation au vocabulaire de l’analyse filmique, une rubrique de la plateforme. Des écoles de cinéma utilisent UPOPI pour préparer les candidats aux concours d’entrée. Cela montre que la plateforme a su trouver sa place dans différents contextes éducatifs.

Les connexions au site sont en constante augmentation, et la diversité géographique de nos utilisateurs s’est élargie. Nous avons des consultations en France, mais aussi dans d’autres pays francophones au nord de l’Afrique, le Québec, ou encore la Belgique. Une des évolutions importantes a été la création d’une version anglaise du cours en ligne.

Comment intégrez-vous les nouvelles technologies dans la plateforme ? L’évolution des outils numériques a-t-elle changé votre approche de la pédagogie ?

Il y a quelques années, nous avons refondu la plateforme pour la rendre intégralement accessible sur smartphones et tablettes, afin de faciliter l’accès au cours de cinéma en ligne depuis tous types de supports.

Nous avons également introduit une rubrique « Jouer », qui propose des interfaces ludiques et interactives permettant d’appréhender les notions de cinéma de manière simple et engageante, en mettant l’accent sur le jeu.

Initialement, certains jeux ont été développés en interne comme « 27 plans »  sur le cadrage, mais nous nous sommes rapidement associés à des experts comme Louis Rigaud, un créateur de jeux en ligne et de livres jeunesse. Grâce à cette collaboration, nous avons pu concevoir l’interface « Koulechov », un outil pédagogique innovant qui permet d’explorer la notion de montage à travers des exercices interactifs.

Plus récemment, nous avons finalisé « Panique au studio », un jeu éducatif destiné aux enfants dès 8 ans. Ce jeu leur permet de découvrir, de façon ludique, les outils, les étapes et les différents métiers impliqués dans la réalisation d’un film d’animation. Notre volonté est de rendre l’apprentissage du cinéma à la fois accessible et amusant, en utilisant les technologies numériques pour renforcer l’aspect pédagogique.

À l’aube de cette nouvelle décennie, quels sont les grands défis ou projets pour l’avenir d’UPOPI ?

Nous lançons une enquête qualitative auprès de nos utilisateurs pour évaluer notre site. Cette démarche s’inscrit dans une logique prospective : nous souhaitons identifier les besoins non satisfaits pour créer de nouveaux contenus adaptés. Nous allons aussi améliorer l’expérience utilisateur, car aujourd’hui de nombreux contenus sont hébergés sur la plateforme, ce qui peut rendre la recherche fastidieuse. Nous envisageons de proposer des modes d’accès thématiques ou par typologie de public, en complément de la structure actuelle par rubrique.

>>> Explorez la plateforme UPOPI et découvrez comment elle réinvente l’apprentissage du cinéma.